L’ île de Madagascar est située dans l’océan indien, séparée des côtes africaines par le canal du Mozambique.

Madagascar occupe une superficie de 587 040 km2 (5éme plus grande île au monde).

Au XIXe siècle, l’île est administrée par le Royaume de Madagascar que l’invasion coloniale française de 1895 abolit. Le premier Gouvernement Malgache voit le jour le 10 octobre 1958 et le 26 juin 1960, Madagascar retrouve son indépendance mais demeure soumise à une forte influence française dans tous les domaines, principalement en politique et en économie.

Langues officielles : Malgache, Français

Seulement 5 % de la superficie du pays sont utilisés pour l’agriculture. La déforestation est un problème majeur pour l’écologie et l’économie de l’île. La croissance rapide de la population est la principale cause du déboisement, qui, par contrecoup, entraîne l’érosion des rares terres arables et le tarissement des réserves d’eau. Ces eaux sont de plus en plus polluées par des rejets humains incontrôlés, d’où parfois un risque de maladie (choléra) dans les zones de forte densité.

En dépit de ses nombreuses richesses naturelles, Madagascar est un des 10 pays les plus pauvres du monde. Le pays connait de réelles difficultés de développement, accentuées par les violents cyclones qui frappent l’île régulièrement et l’instabilité politique qu’a connu le pays en 2004.

Population en 2008: 20 millions d’ habitants  Projection en 2050 : 43 millions d’habitants

La plupart des Malgaches vivent dans un grand dénuement :

70 % vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins d’un dollar par jour)

45 % des familles n’ont pas accès à l’eau potable.

Espérance de vie :  des hommes 56 ans et des femmes 60 ans

Taux de mortalité : 79 enfants sur 1000 meurent avant l’âge de un an (3 sur 1000 en France)

La moitié des adultes ne savent ni lire, ni écrire.

Près de la moitié des enfants en âge scolaire ne fréquentent pas l’école et 32 % des enfants de 5 à 14 ans travaillent. (source Unicef, OMS.)

 

Chronique de la misère au quotidien (extrait de Midi Madagasikara)

Le propre du Malgache est de paraître pour ce qu’il n’est pas. Un tel ou une telle sort de chez lui impeccablement vêtu et coiffé. Malheureusement sans rien dans le ventre. Beaucoup préfèrent en effet sacrifier le repas quotidien et dépenser plus que de raison pour les fringues. Pour ne prendre que cet exemple. C’est ainsi que des gens deviennent maîtres dans l’art de tromper la misère et notamment la faim. Ils inventent toutes sortes d’artifices.

Demi- tiges

A Andavamamba et à Anosizato, des familles arrivent jusqu’à économiser les tiges d’allumette en les coupant en deux (en longueur) afin d’obtenir deux demi- tiges. Dans le Vakinankaratra, les paysans sont réduits à acheter les allumettes au détail. La boîte de 35 habituellement vendue à Ar 70 finit par se vendre à Ar 100 ou Ar 150 car ils achètent les tiges une à une pour Ar 5. Les foyers conservent précieusement les boîtes pour ne pas en acheter plus tard.

Papier couché

De même pour les bougies. Délestage aidant, les Malgaches recourent de plus en plus à cette source de lumière dont les prix grimpent tout aussi vertigineusement. Au prix de détail, une bougie vaut Ar 200 (moyenne) ou Ar 150 (la plus petite taille). L’astuce dans son utilisation est le fait de l’enrouler dans du papier couché afin qu’elle se consume le plus lentement possible. Tout autre papier ne donne pas un meilleur résultat. Certains ont calculé qu’une bougie enroulée dans un papier couché peut tenir jusqu’à 9 heures. La même bougie peut ainsi être utilisée durant deux ou trois jours. Car les familles paysannes couchent avec les poules c’est-à-dire au coucher du soleil, mettent la lumière deux à trois heures, se mettent au lit très tôt (19h30 pour beaucoup). Les écoliers font leur devoir au coin du feu !

Bouchée de riz

En matière de «sakafo», le dénuement du porte- feuille et concomitamment des marmites, n’entame guère le génie du peuple. Faute de pouvoir s’acheter du riz au kilo (autour de Ar 800), les mères de famille ont adopté la nouvelle mesure : la boîte de tomate purée communément appelée Madco. Si le kapoaka de riz habituel (boîte de Nestlé) se vend aux environs de Ar 300, le kapoaka de Madco coûte moins de Ar 100. Désormais, la cuisson du riz se fait « à point » avec beaucoup d’eau. Entre bien cuit et pas cuit du tout. Une telle cuisson fait ralentir la digestion et donnerait l’impression de ne pas avoir faim jusqu’avant l’heure du prochain repas. C’est-à-dire le lendemain. Jadis, cette cuisson était réservée aux « journaliers » qui vendent la force de leur bras aux propriétaires terriens contre une bouchée de riz.

Odeur artificielle

En matière de « laoka », accompagnement du riz, la viande, les poissons et le poulet frais ont depuis longtemps déserté le garde-manger ! C’est la raison pour laquelle le commerce de poissons séchés n’a jamais faibli dans tout le pays. Les brèdes ou « anana » sont aussi des palliatifs aux viandes. Les Malgaches n’ayant pas l’habitude de consommer les légumes, la plupart d’entre eux se ruent donc vers les « anana » qu’ils assaisonnent avec le quart ou la moitié d’un cube de Maggi ou de Jumbo (respectivement Ar 25 et Ar 50) économisant ainsi à la fois le sel et la sauce. Et donnant au « laoka » une odeur artificielle de viande ou de poissons ou de poulet. Que dire de plus sinon qu’à part de rares exceptions, les gens continuent toujours de dire la bénédiction avant et après avoir mangé